24 février 2010
La rêveuse de chambré
Une fraîcheur d'été, d'épices vents en tête,
elle me souffle ses chauds souvenirs.
Funeste chambre, berce-là de ton empire,
elle rêve de sa campagne désuète.
Ces temps de parcimonie, au couffin d'un pré,
de voyages d'enfants à la main maternelle
s'amoncellent froidement dans son regard vidé
au pareil de ces corps inertes derrière elle.
Par des bottes de cuir, aux serres de rage,
on a brulé les champs de fleurs de son âge.
Là, son petit corps à la poitrine fluette,
n'est plus que l'agonie seule d'une suffocation.
Derrière le judas d'un blindage béton,
je ne vois plus rien que l'abysse d'une fillette.
[derrière ses yeux gazés ; stupide néant, berce-là ;
par ta main, elle meurt]
K.J.
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